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, Ouvre une nouvelle fenêtreÀ peine installé, le nouveau conseil de la communauté urbaine était invité par son président réélu, Christophe Béchu, à voter des décisions budgétaires inhabituelles en réponse à la crise sanitaire. Angers Loire Métropole estime déjà la facture post-Covid à 16,6 millions d'euros.
Entre la crise sanitaire et le report du deuxième tour des élections municipales, la période "d'entre-deux" aura été longue pour la gouvernance de la communauté urbaine d'Angers Loire Métropole. Depuis le 17 juillet, c'est chose faite : les 91 élus communautaires issus des 29 communes du territoire sont entrés pleinement en fonction. Ceci au terme d'un conseil d'installation marqué par la réélection du maire d'Angers, Christophe Béchu, à la présidence ; par l'élection des 15 vice-présidents et par la constitution de la commission permanente.
Exonération de 66% de la cotisation foncière des entreprises du secteur du tourisme
Le 17 juillet, il ne s'agissait cependant pas que de cela. L'urgence résidait surtout dans l'impérieuse nécessité de valider des décisions post-Covid 19. Au rang des plus urgentes, l'exonération de 66% de la cotisation foncière des entreprises du secteur du tourisme parmi les plus impactées. La facture s'élèvera à 800000 euros, dont la moitié prise en charge par l'État.
Financièrement, cette décision n'est pas neutre. Avec la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), cette cotisation sur le foncier des entreprises représente la manne financière principale de la communauté urbaine. "Durant la crise sanitaire et la période de confinement, l'activité des entreprises a chuté d'une manière inhabituelle. S'agissant de la fiscalité sur les entreprises, nous estimons la perte à 6 millions d'euros", explique Christophe Béchu. Et ce n'est pas tout selon le président qui s'attend "à une seconde lame financière en 2021". Pour payer la facture le moment venu, les élus ont choisi la prudence en mettant de côté 5 millions d'euros dès à présent.
En millions d'euros, la perte de recettes sur le seul produit de la fiscalité des entreprises attendue en 2021. En 2019, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) était de 50,6 millions d'euros. Soit une augmentation de 7% par rapport à 2018, traduisant aussi le dynamisme économique du territoire.
La facture de la Covid estimée entre 16 et 17 millions d'euros
Au global toutefois, l'ardoise liée à la Covid sera bien plus lourde pour Angers Loire Métropole : "entre 16 et 17 millions d'euros" selon Christophe Béchu. Cela s'explique par des charges supplémentaires. Parmi celles-ci : l'achat de masques et de matériels sanitaires pour les agents de la collectivité et les habitants (1 million d'euros), le soutien aux entreprises de moins de 10 salariés via le Fonds régional Résilience (600000 euros), l'opération "1001 Nuits" en soutien à l'hôtellerie de l'agglomération (1 nuitée offerte pour 2 nuitées réservées), la prolongation de l'allocation recherche attribuée aux "thésards" (120000 euros)...
Côté recettes aussi, le bilan est lourd. Les caisses d'Angers Loire Métropole devront se passer de 15 millions d'euros, dont 13 millions d'euros pour le seul budget Transport, extrêmement fragilisé par la désertion du réseau Irigo pendant le confinement, le remboursement aux usagers de deux mois d'abonnement, mais surtout la chute du Versement Mobilités auquel sont normalement assujettis les employeurs publics et privés.
"Heureusement, la gestion durant notre mandat précédent a été solide et a permis de dégager 23 millions d'euros. Nous allons puiser dans ces réserves accumulées pour éponger les pertes", renchérit Christophe Béchu, qui souligne aussi "qu'avec 200 millions d'euros, le niveau d'investissement en 2020 reste parmi les plus hauts de ces dix dernières années."
Autres indicateurs du budget ainsi révisé : une dette stabilisée malgré 90 millions d'euros déjà investis dans le chantier de tramway et une épargne par habitant en hausse.
Au terme d'une période transitoire inédite, les 91 élus d'Angers Loire Métropole ont pris possession de leur fonction respective le 17 juillet dernier. De fait, tous les maires occupent un siège. 9 d'entre eux ont aussi la responsabilité d'une vice-présidence ; les 6 autres vice-présidents étant des élus angevins.
Parmi les délégations attribuées, quelques nouveautés traduisent les nouveaux grands enjeux du territoire. L'élue angevine, Roselyne Bienvenu, en charge des ressources humaines, orchestrera aussi la "métropolisation" espérée dès début 2022. Le maire de Saint-Barthélemy-d'Anjou, Dominique Bréjeon, se voit confier l'Agriculture et l'alimentation au profit des circuits courts de consommation inscrit dans le prochain Projet alimentaire territorial (PAT), et Corinne Bouchoux portera le vaste chantier de la Transition écologique, annoncée comme priorité du mandat, et les déplacements. À noter enfin que le maire de Sarrigné, Sébastien Bodusseau, présidera quant à lui la commission dédiée aux communes de moins de 3500 habitants.
Le conseil communautaire constitue l'instance principale de la communauté urbaine d'Angers Loire Métropole. Il se compose de 91 élus et se réunit une fois par mois. En parallèle, la commission permanente, plus restreinte, se réunit également une fois par mois. Elle a vocation elle aussi à délibérer sur les dossiers pour lesquels le conseil lui a donné compétence et tient lieu de commission des finances.
Les 15 vice-présidents en responsabilité sont :
Les 15 vice-présidents élus siègent également, une fois par mois, au sein de la commission permanente, présidée par Christophe Béchu. S'y ajoutent tous les autres maires non vice-présidents et quatre élus angevins, non vice-présidents : Constance Nebbula (Territoire intelligent) ; Jeanne Behre-Robinson (Sécurité et prévention) ; Francis Guiteau (Rénovation urbaine) et Jacques-Olivier Martin (Réseaux de chaleur).