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, Ouvre une nouvelle fenêtreAvec le contrat de transition écologique, Angers Loire Métropole et ses partenaires s’engagent sur près de trente actions à réaliser pendant le mandat, destinées prioritairement à lutter contre le réchauffement climatique.
La transition écologique va franchir un pas supplémentaire fin avril, avec la signature d’un contrat engageant Angers Loire Métropole et ses partenaires (notamment l’État, la Région et l’Ademe) autour d’objectifs précis. “Le terme ‘contrat’ n’est pas anodin. Il nous engage sur des résultats à atteindre, qui feront l’objet d’évaluations régulières”, insiste Corinne Bouchoux, vice-présidente en charge de la Transition écologique et des Déplacements. Concrètement, trois axes ont été identifiés: une économie sobre en ressources et innovante, le développement des ressources renouvelables, et la protection et la régénération des écosystèmes. Des axes qui, au-delà du contrat de transition écologique (CTE), ont vocation à devenir la pierre angulaire du territoire. “Le CTE n’est pas un document isolé. Il donne des objectifs et identifie des projets structurants, comme le développement des bus au biogaz et des réseaux de chaleur, mais surtout il fixe un cadre, poursuit la vice-présidente. L’enjeu maintenant est que ce cadre devienne une référence commune pour toutes nos actions.” Du plan local d’urbanisme aux gestes quotidiens de toutes et tous, l’attendu est que les principes de la transition écologique infusent toutes les strates du territoire. Et comme souvent, sans les habitants rien n’est possible.
C’est là qu’interviennent les Assises de la transition écologique. Organisées autour de sept thématiques ancrées dans le quotidien (se loger, se déplacer, consommer, se nourrir, produire et travailler, vivre en bonne santé, s’épanouir), elles ont mobilisé depuis octobre plusieurs centaines d’habitants, autour d’ateliers et de cahiers de contributions, avant des temps forts et un vote qui aura lieu cet été. Les propositions retenues permettront d’enrichir le CTE, dont les actions seront réalisées pendant la durée du mandat. Cette interaction entre propositions citoyennes et choix politiques constitue le maillage essentiel de la dynamique mise en œuvre, impliquant acteurs institutionnels, entreprises, associations et habitants.
La première finalité, c’est bien sûr la lutte contre le réchauffement climatique, ainsi que la prise en compte de ses effets, qui sont déjà bien réels. Éviter les îlots de chaleur, gérer différemment l’arrosage, innover pour une agriculture résiliente... sont autant de pratiques à privilégier. Mais pour rassembler et mobiliser autour d’un enjeu commun, le CTE se devait de revenir à l’essentiel: définir une attention à la terre et au vivant. C’est notamment l’ambition qui est présente dans l’axe 3, autour de la régénération des écosystèmes. La préservation des espaces naturels et de la biodiversité en font partie: des thématiques non seulement identifiées comme leviers d’action contre le réchauffement climatique et ses effets, mais qui renvoient aussi à la dimension première de l’écologie et à la responsabilité collective de préserver la nature. Une dimension qui donne du sens à l’ensemble, et qui s’est traduite par les travaux menés lors des Assises sur les thèmes de la santé, de l’épanouissement et du bien-être, difficiles à envisager dans un environnement dégradé.
De quoi donner aussi à la transition écologique un enjeu positif, où il ne s’agit pas seulement de lutter contre un péril, mais aussi d’apprendre à mieux vivre collectivement.
Le contrat de transition écologique se décline en vingt-neuf actions, réparties en trois axes. D’autres actions pourront être ajoutées et toutes feront l’objet d’évaluations régulières, avec des indicateurs chiffrés.
Axe 1: une économie sobre en ressources et innovante
Parmi les actions de cet axe: réindustrialiser le site Biopole, à Saint-Barthélemy-d’Anjou, autour d’activités innovantes en lien avec l’économie circulaire, mettre en œuvre le Projet alimentaire territorial pour une alimentation saine et locale pour tous, développer les mobilités douces par la poursuite du plan Vélo, poursuivre la rénovation thermique des logements par le biais du dispositif d’aides à la pierre “Mieux chez moi”.
Axe 2: des ressources d’origine renouvelable
Parmi les actions de cet axe: poursuivre le déploiement des réseaux de chaleur, notamment par la création d’une chaufferie biomasse dans le quartier Monplaisir à Angers; développer les sources d’énergies renouvelables, par exemple avec la création d’une centrale photovoltaïque à la Baumette; remplacer progressivement la flotte de bus à motorisation diesel par des bus au biogaz.
Axe 3: un territoire qui régénère les écosystèmes naturels, pourvoyeurs de ressources, de biodiversité et de bien-être
Parmi les actions de cet axe: développer le patrimoine arboré, avec la plantation de forêts urbaines, développer les haies bocagères, poursuivre le déploiement des boucles vertes, renforcer la trame verte et bleue par le projet “Rives vivantes” à Angers, identifier et traiter les îlots de chaleur urbains. Pour l’ensemble de ses actions, le contrat de transition écologique engage 303 millions d’euros sur quatre ans.
Lancé en 2020 pour un déploiement prévu sur douze ans, le territoire intelligent doit permettre d’optimiser l’utilisation des ressources, en adaptant leur consommation au plus près des usages. En résumé: n’utiliser que ce qui est nécessaire par rapport à un besoin donné. L’exemple-type est celui de l’éclairage public, dont l’intensité pourra s’adapter à la fréquentation effective du lieu: sur l’ensemble de l’agglomération, l’économie d’énergie attendue est de 66 % d’ici à cinq ans. L’arrosage, le chauffage des bâtiments publics ou même la pression d’eau dans les canalisations pourront être régulés sur le même principe, en fonction des expérimentations en cours.
Au-delà de ces économies quantifiables dans l’éclairage public, le bâtiment et la gestion des espaces verts, la collecte et l’exploitation fine de données très diversifiées qu’offre le territoire intelligent permettra d’optimiser le service public dans de multiples domaines, par exemple le trafic automobile, l’utilisation des places de stationnement ou même le remplissage des containers de déchets, toujours dans le souci d’une efficacité accrue et d’une réduction des gaspillages.
Dernier intérêt et non des moindres: les données collectées amèneront des possibilités de modélisation inédites, par exemple pour mesurer l’impact des projets d’aménagement. Une aide à la décision qui permettra là aussi d’optimiser les consommations d’énergie, mais également d’anticiper les effets du réchauffement climatique.
La première phase des Assises de la transition écologique est maintenant terminée. Pendant six mois, d’octobre à mars, des centaines d’habitants de toute l’agglomération se sont mobilisés au travers d’ateliers, cahiers de contributionsou propositions envoyées sur ecrivons.angers.fr, Ouvre une nouvelle fenêtre.
Leur travail a porté sur sept thématiques (se loger, se déplacer, consommer, se nourrir, produire et travailler, vivre en bonne santé, s’épanouir) et va faire l’objet d’une synthèse pour aboutir à une liste de propositions concrètes. Cet été, ces propositions seront soumises au vote de tousles habitants, via un bulletin de vote et une enveloppe T pour le retour, envoyés avec le numéro d’été des magazines Métropole et Vivre à Angers.
Suite à ce vote, les premiers engagements sont attendus pour le mois d’octobre et dessineront, en complément du contrat de transition écologique, la politique environnementale globale d’Angers Loire Métropole.
En attendant, les Assises se poursuivent avec un programme de temps forts. De début mai à fin juin, expositions, balades-découverte ou encore ateliers donneront à voir les nombreux visages de la transition écologique, et montreront qu’elle est d’ores et déjà accessible à chacun.
Corinne Bouchoux, vice-présidente en charge de la Transition écologique et des Déplacements
Depuis de nombreuses années, les plans d’actions se succèdent pour lutter contre le réchauffement climatique, à tous les niveaux de la société, avec des effets souvent relatifs. En quoi le contrat de transition écologique (CTE) serait-il différent?
Pour la première fois, nous posons les bases d’un changement de paradigme. La transition écologique va devenir le fil rouge de toutes nos actions. Que ce soit dans l’aménagement du territoire, les déplacements, le logement ou encore la politique énergétique, tous nos choix à venir seront passés au crible de cette grille de lecture. Le CTE est une étape majeure de cette démarche, en fixant un cadre qui nous engage, ainsi que nos partenaires institutionnels, autour d’objectifs communs.
Comment s’assurer que tout le monde joue le jeu?
Par la construction d’un consensus. C’est une condition de réussite incontournable, qui suppose par exemple de mettre un terme au vieux débat “écologie contre économie”. Oui, la transition écologique passe par la sobriété. Mais elle n’exclut pas la création d’activité, bien au contraire. Elle ouvre des perspectives économiques nouvelles, avec des métiers à haute plus-value environnementale qui souvent restent à inventer. C’est pour cela que notre transition écologique est ouverte à l’expérimentation. Notre territoire a tous les atouts pour devenir la vitrine d’une écologie innovante: la légitimité, l’échelle adaptée et un tissu entrepreneurial dynamique, des universités, grandes écoles et lieux de formation de qualité.
Et l’adhésion des habitants?
Elle nécessite de notre part une promesse positive. On ne peut pas espérer l’engagement du plus grand nombre à une démarche qui ne serait qu’austérité. Faire face à l’enjeu collectivement, c’est aussi créer des solidarités nouvelles et inventer un rapport au territoire plus respectueux de l’homme et de la nature. Tout le monde sera gagnant.
de réduction des consommations d'énergie: c'est l'objectif d'Angers Loire Métropole à échéance 2030 (année de référence: 2012).
d'énergies renouvelables dans la consommation, c'est l'objectif pour 2030, soit plus du double de la production locale actuelle, tous secteurs énergétiques confondus.
logements du territoire sont chauffés au bois grâce aux réseaux de chaleur. 4000 autres seront concernés d'ici à 2026, grâce à la l'extension de ces réseaux et à la création d'un réseau à Monplaisir, à Angers.
de surfaces agricoles à haute qualité environnementale contre 20% en 2020: un doublement visé par Angers Loire Métropole à l'horizon 2030.