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, Ouvre une nouvelle fenêtreD’ici à 2027, Angers Loire Métropole aménagera plusieurs itinéraires cyclables structurants et appuiera sur tous les leviers possibles en vue de satisfaire l’appétit pour le vélo que la crise sanitaire a renforcé.
"Je n’étais pas aux affaires quand le plan Vélo a été voté, donc rendons à César... Celui-ci aura bientôt deux ans, le temps d’un premier bilan est donc venu." Elue en 2020, la vice-présidente Corinne Bouchoux en charge de la Transition écologique et des Déplacements tient à planter le décor de son vaste plan d’actions: "Quand on parle de politique publique en faveur du vélo, il faut comprendre que cela irrigue tout un tas de sujets et que, par conséquent, rien n’est aussi simple qu’il y paraît. Quand on crée une piste cyclable, cela réinterroge l’espace qu’il faut repartager avec les autres modes de déplacements. Idem quand on renouvelle un quartier ou que l’on réaménage un parc, par exemple", précise-t-elle.
Le vélo, on l’aura bien compris, c’est tout un système et aussi un budget solide. D’ici à la fin du mandat, près de 18 millions auront été engagés pour créer de nouvelles infrastructures cyclables ou en aménager d’autres, éduquer et promouvoir l’usage du deux-roues et développer l’offre de services. "L’exemple le plus populaire, c’est bien sûr la subvention qu’Angers Loire Métropole attribue, sur demande, à chaque famille faisant l’acquisition d’un vélo ou d’un vélo cargo électrique. A ce jour, 3200 familles ont perçu cette aide", poursuit Corinne Bouchoux.
Faire du vélo une alternative à la voiture, c’est particulièrement possible pour les habitants d’Angers et des communes de première couronne. Pour parvenir à "ce changement de braquet", encore faut-il réussir à lever les derniers freins. "Le premier de ces freins, c’est la sécurisation des itinéraires cyclables, leur lisibilité dans le paysage et leur continuité, de manière à ce qu’il n’y ait pas de rupture entre le point A et le point B", ajoute la vice-présidente.
Douze itinéraires majeurs identifiés
A l’échelle de l’agglomération, les études ont identifié douze itinéraires majeurs qui placeraient certaines communes à trente minutes maximum de la ville-centre. "Nous en réaliserons plusieurs d’ici à 2027, et en priorité ceux qui présentent le meilleur potentiel. Je pense à la possibilité d’un rabattement de ces itinéraires vers le tramway", précise encore l’élue. A ce réseau principal s’ajoutera un réseau transversal pour mailler le territoire et faciliter des liaisons plus courtes, comme par exemple de Trélazé vers Loire-Authion ou de Saint-Jean-de-Linières vers Saint-Léger-des Bois.
Il y aussi tous les projets qu’Angers Loire Métropole soutient financièrement. C’est le cas de l’aménagement bidirectionnel que Montreuil-Juigné vient de réaliser avenue centrale Victor-Hugo, ou encore des projets de plus grande ampleur comme la réalisation d’une passerelle piétons-vélos à proximité du pont de Bouchemaine (lire ci-dessous). Autre exemple encore avec la création d’une passerelle vélos de chaque côté du pont qui enjambe l’autoroute A 87 aux Ponts-de-Cé, et qui permettra aux deux-roues de rejoindre Moulin-Marcille en toute sécurité, au printemps 2022.
A la veille de définir sa stratégie en faveur des grands aménagements, la collectivité continue d’appuyer sur les autres leviers. "C’est le cas avec nos aides de 1000 euros accordées aux écoles qui réalisent des aménagements pour les vélos. Idem lorsque nous répondons à la problématique du stationnement sécurisé des vélos via l’installation de box réservés aux abonnés du réseau Irigo. Vrai aussi quand nous promouvons l’usage du vélo à l’occasion, par exemple, de la journée sans voiture, le 19 septembre prochain..."
Dès cette année, 100000 euros seront engagés pour étudier le projet de nouveau franchissement de la Maine, à proximité du pont de Bouchemaine.
"La structure même du pont et l’étroitesse des trottoirs rendent difficile l’accès aux deux-roues, aux piétons et a fortiori aux personnes à mobilité réduite et ne permet pas d’y greffer des encorbellements ou autres passerelles", explique Jean-Marc Verchère, premier vice-président d’Angers Loire Métropole.
D’ici à 2022, Angers Loire Métropole espère trouver le meilleur compromis technique et architectural pour ce nouvel ouvrage, qui s’inscrira dans un environnement remarquable mais fortement contraint. "Nous sommes ici au coeur d’un site Unesco, classé Natura 2000. Le projet fera donc l’objet d’une large concertation", précise le président, Christophe Béchu.
Véritable point noir des itinéraires cyclistes du sud de l’agglomération, le pont de Bouchemaine, qui comptabilise tout de même 180000 passages annuels de vélo, mais également une moyenne de 12000 véhicules dont 600 poids lourds par jour, est d’autant plus stratégique qu’il se situe sur la route de la Loire à Vélo, de la Vélo Francette et des Boucles vertes d’Angers Loire Métropole.
Le nouveau franchissement permettrait ainsi de faire le lien avec les aménagements cyclables déjà existants de part et d’autre, sur les communes de Bouchemaine et de Sainte-Gemmes-sur-Loire.
Coût envisagé: entre 6 et 10 millions d’euros, sachant que celui-ci ne sera pas supporté par les communes mais par Angers Loire Métropole, qui espère obtenir des subventions à hauteur de 50%.
La Fête du vélo, organisée par le Conseil départemental de Maine-et-Loire, revient le 13 juin avec 102 km d’itinérance entre Angers et Liré. Des parkings seront proposés tout au long du parcours afin de stationner son véhicule et entrer à vélo sur la boucle à proximité de l’un des quatorze villages étapes. Il sera par exemple possible de pédaler en toute sécurité sur le parcours "Confluence royale, vignobles et villages de caractère" d’Angers à Savennières.
Pour cette édition, Anjou Théâtre entre en scène avec ses Bulles d’art, soit vingt-huit petits spectacles à découvrir en chemin, en plus des nombreux points d’animations: marché de produits locaux, jeux et ateliers pour les enfants, artisans d’art...
Pour accompagner l’événement, la Ville d’Angers installera son "Village Vélo", toute la journée, à proximité de la Maison de l’environnement au Lac-de-Maine. Sur place, les propositions seront variées avec une attention particulière sur la sécurité routière et l’accompagnement des personnes souhaitant se remettre en selle.
En septembre, Angers Loire Métropole lancera une enquête sur son territoire et les cinq intercommunalités voisines pour mieux connaître les habitudes des habitants en matière de modes de déplacement. Celle-ci concernera 8000 habitants dont 4400 domiciliés dans les communes de l’agglomération. La moitié d’entre eux sera invitée à répondre à cette enquête à l’occasion d’un rendez-vous programmé à domicile; l’autre moitié, au téléphone. La dernière enquête de cette ampleur remonte à 2012.
Corinne Bouchoux, vice-présidente en charge de la Transition écologique et des Déplacements
En quoi la crise sanitaire a-t-elle changé le rapport au vélo?
Chaque mois, nous recevons 120 à 150 demandes de subvention pour l’achat d’un vélo à assistance électrique. Les adeptes du vélo-taf sont bien visibles dans les rues. Le vélo comme moyen de déplacement professionnel prend de l’ampleur, les "boîtes à vélo" aussi. Les Boucles vertes que nous avions imaginées pour le vélo loisirs sont prises d’assaut par cyclistes pour leurs déplacements quotidiens, comme sur le pont de Segré par exemple. La participation des habitants aux Assises de la transition écologique montre que les déplacements comptent parmi les questions prioritaires, donc oui, il semble que la crise sanitaire ait incité certains à passer le cap du vélo.
Que fait la collectivité pour accompagner cet élan?
D’abord, nous nous mettons à l’écoute des usagers. Pour cela, je rencontre les associations toutes les quatre à six semaines. Ensuite, sécuriser les trajets et agir sur tout ce qui peut constituer un frein à l’usage du vélo. Le plan Vélo décline un grand nombre d’actions comme, par exemple, l’éducation au vélo des plus jeunes et à laquelle je crois beaucoup. Toutes ces initiatives se conjuguent avec des projets structurels et ambitieux comme la création d’un nouveau franchissement vélos et piétons à Bouchemaine.
La question des grands axes cyclables sécurisés ne reste-t-elle pas la priorité?
D’ici à 2027, nous allons en aménager plusieurs entre Angers et des communes de première couronne. Ils seront dotés d’une signalisation tant verticale qu’au sol et seront caractérisés par une continuité cyclable qui fait, aujourd’hui encore, défaut en de nombreux points de l’agglomération. En septembre, nous allons expérimenter ce type d’aménagement et de signalisation via plusieurs itinéraires entre le centre-ville d’Angers et le campus universitaire de Belle-Beille.
En moyenne, le nombre de demandes de subvention pour l’achat d’un vélo ou d’un vélo-cargo à assistance électrique qui parvient chaque mois à Angers Loire Métropole. La moitié de ces demandes émane d’Angevins intra-muros, l’autre moitié d’habitants de communes de première couronne.
En kilomètres, le réseau cyclable de l’agglomération en 2019, dont la moitié se situe sur le territoire de la ville d’Angers.
La part du vélo pour un usage quotidien d’ici à 2027, soit +2,9 points par rapport à 2012 (3,1%). Cette augmentation vise 10% pour la ville d’Angers, 5% pour la première couronne et 3% pour la deuxième. Une enquête portant sur les mobilités, lancée en septembre à l’échelle du territoire, permettra d’actualiser ces chiffres.
En millions d’euros, le budget consacré au plan Vélo d’Angers Loire Métropole, chaque année, de 2019 à 2027.