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, Ouvre une nouvelle fenêtreDepuis ce dimanche 14 août, le sommet mondial du végétal spécialisé fédère, à Angers, près de 2500 chercheurs, producteurs, entreprises, étudiants autour notamment des effets du changement climatique et des pistes pour les atténuer. Le bilan s’annonce déjà au-delà des attendus.
A la veille d’accueillir le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, l’IHC -le Congrès international de l’Horticulture- a très certainement déroulé sa journée la plus chargée ce jeudi 18 août. Tôt dans la matinée, ils étaient déjà des centaines à prendre place dans le grand amphi du centre de congrès d’Angers pour entendre pointure scientifique et créateurs de start-up échanger sur la compétitivité et l’attractivité des filières horticoles. Ceci en complément des quinze tours techniques effectués la veille dans le territoire. Même succès du côté des vingt-cinq symposiums programmés pendant tout le congrès.
Ceux de ce jeudi ont battu leur plein, au point, pour nombre de congressistes, de rester debout, à la porte des salles annexes pour écouter les interventions ayant trait à l’agriculture verticale, au défi mondial de l’eau dans l’agriculture, à la gestion innovante des vergers…
88 pays représentés
"C’est ainsi depuis l’ouverture, dimanche dernier. Cette édition de l’IHC va au-delà de nos espérances. En nombre tout d’abord, puisque nous allons finalement accueillir près de 2500 participants venus de 88 pays, alors que nous en attendions 2300. Mais ce congrès gagne surtout son succès sur la somme d’énergies et des échanges de compétences qu’il génère", témoigne le président de l’IHC et chercheur angevin, le Dr François Laurens. "Nous voulions que cette 32e édition de l’IHC ne soit pas uniquement un rendez-vous de scientifiques pour les scientifiques. Nous l’avons donc ouverte aux entreprises et aux start-ups, aux étudiants et à des doctorants brillants, aux producteurs, aux agriculteurs, aux consultants et communicants… Cela engendre des échanges d’idées et du réseautage bénéfique au développement du végétal spécialisé et à son adaptation, nécessaire quoique complexe, au changement climatique."
Cette rencontre de la recherche et du développement avec la science, c’est bien la patte que l’organisation angevine a voulu donner à ce sommet mondial qui ne se réunit que tous les quatre ans. "Cette patte angevine va marquer les esprits", sourit encore le chercheur angevin.
François Laurens élu président du réseau mondial de la science horticole (ISHS)
De là à penser qu’il y aura à Angers un "après IHC", il n’y a qu’un pas que le Dr François Laurens peut se permettre de franchir. Depuis vendredi dernier, il sait en effet que sa candidature à la présidence de l’ISHS -l’International society for horticultural science- a été retenue. Rien de moins pour cet homme que la modestie et l’humilité caractérisent. Lui qui anime encore une équipe de chercheurs à l’Inrae sur son thème de prédilection, les fruits à pépins, aura à piloter la prochaine édition de l’IHC qui se tiendra au Japon, à Kyoto.
"Pour faire simple, l’ISHS est à l’origine de ce congrès international, sorte de Jeux Olympiques du végétal spécialisé, comme j’aime à le dire. Cette association a été créée en 1959 et elle représente aujourd’hui un réseau mondial de 60000 personnes, universités, gouvernements, institutions, bibliothèques et sociétés commerciales. C’est le plus grand cadre dans lequel la science horticole peut s’exprimer et travailler. Beaucoup sont présents cette semaine, à Angers." Cette nomination ne pouvait pas mieux tomber pour le chercheur angevin et le territoire, qui y trouvera un appui supplémentaire pour attester et faire valoir son poids et son pôle de compétence dans l’univers mondial de l’horticulture.
Au territoire angevin de tirer le bilan de cette édition. Comment enfin ne pas souligner le fond des échanges, portés par des intervenants et des grands témoins de très haut niveau. Parmi les plus connus, on peut noter le climatologue spécialiste de la glaciologie Jean Jouzel, venu parler de l’adaptation du végétal spécialisé aux changements climatiques.
Cette programmation scientifique, l’édition angevine de l’IHC la doit à un autre local de l’étape: Emmanuel Geoffriau, vice-président de l’IHC et enseignant chercheur à l’Institut Agro. "Il est indispensable que le végétal fasse sa transition face aux enjeux climatiques. Ce vaste forum de l’IHC existe pour cela, il favorise des avancées très complexes", assure-t-il. Un optimisme que partage le patron: "A l’issue de ces quelques jours, j’ai une vision très optimiste et même si la situation est compliquée devant les grands changements auxquels nous assistons, je vois qu’on avance dans le bon sens", conclut François Laurens.
Si le changement climatique est bien au cœur de l’IHC 2022, qui prend fin vendredi 19 août, le congrès a bien entendu permis d’aborder d’autres grands sujets, connexes et essentiels, tels que l’agroécologie, la nutrition ou encore la compétitivité des filières aptes à assurer la durabilité des secteurs horticoles.