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, Ouvre une nouvelle fenêtreLes quelque 700 élus des conseils municipaux des communes d’Angers Loire Métropole ont été sensibilisés aux effets du réchauffement climatique dans la région des Pays de la Loire. Objectif: les former pour les aider à faire les bons choix au profit de la neutralité carbone.
Pédagogique et fournie en données analytiques et exemples de situations récemment vécues en France, l’assemblée générale annuelle des élus des communes d’Angers Loire Métropole a réuni mardi 29 novembre quelque 700 élus, au centre de congrès d’Angers. Elle a eu le grand mérite de dresser un état des lieux sans détour de la région Pays de la Loire à l’aune du changement climatique. Objectif: "Mettre tout le monde à niveau" sur les connaissances liées au changement climatique et à ses impacts réels, actuels et à venir dans un futur proche, dans notre territoire notamment. Un credo que le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, filmé pour l’occasion, a salué et désigné en exemple de ce qu’il va déployer au national en vue de former les élus.
A la barre, des experts uniquement, dont Virginie Raisson-Victor, géopolitologue et directrice régionale du Giec –le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, à l’origine, en juin dernier, d’un rapport qui désigne, pour la première fois sans équivoque, la responsabilité humaine dans les dérèglements climatiques observés. A ses côtés (en visio), Emma Haziza, hydrologue et spécialiste des stratégies de résilience des territoires; William Leung, chef de projet du Comité 21 qui a participé à la rédaction du rapport du Giec; mais aussi Jean-Louis Bertrand, vice-président du Giec et professeur à l’Essca; et Eric Prud’homme, directeur régional de l’Agence de la transition écologique (Ademe), dont le siège national est situé à Angers sur les hauteurs du quartier Lac-de-Maine.
"Changer de modèle"
Une tribune qui a passionné son auditoire sur l’état climatique de la région des Pays de la Loire, plus grande émettrice de gaz à effet de serres en France après l’île de France et la Bretagne. Ont également été abordés les scénarios et outils, proposés par l’Ademe notamment, "à saisir sans tarder" pour atteindre la neutralité carbone. Autrement dit, comment les élus et leurs politiques publiques vont-ils peser dans la balance pour infléchir les émissions de CO2 dans toutes les strates de la vie quotidienne, tout en augmentation la capacité de stockage des puits de carbone naturels (comme les forêts, les espaces naturels…)?
Agriculture, déplacements, système alimentaire, aménagement et étalement urbains, modèle de fonctionnement des entreprises et énergies nouvelles, mode de construction des bâtiments, gestion des rivières et des eaux de pluie dont le ruissellement, ajouté à l’imperméabilisation des sols, explique nombre d’inondations… Tout ou presque a été passé au tamis des spécialistes présents.
Le défi est grand. "Le rôle des élus locaux est devenu ingrat. Vous agissez en local pour la planète, et les effets arriveront après que vous aurez terminé vos mandats. Avant, on demandait à un élu de bien aménager sa commune. Cela ne suffit plus. Il faut changer de modèle à tous les niveaux, dans nos manières de construire, d’habiter, de nous déplacer, de manger, et en passer par des contraintes parfois clivantes sur le plan sociétal", a notamment commenté Virginie Raisson-Victor. "Le Giec a aussi cette mission de vous accompagner, d’apporter des conseils." En janvier, le Groupement publiera des propositions en ce sens.
Outils mis à disposition des élus et citoyens
Autres outils à disposition des élus notamment: les quatre scénarios que l’Ademe a établi pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et qu’Eric Prud’homme a présenté "comme autant de pistes de réflexion et d’aides à la décision". "Cet été, la ville de Nantes est passée à un cheveu de la rupture d’eau au robinet", a rappelé Emma Haziza. "L’artificialisation des sols, pour y construire des logements notamment, s’intensifie sur le territoire ligérien, bien plus que le nombre d’habitants. Il faut revoir le modèle de la maison individuelle et dispersée, également à l’origine de l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus pour les trajets domicile-travail notamment ces quatre dernières années. Il faut savoir que 50% des actifs utilisent leur voiture pour faire un kilomètre, voire moins", a de son côté souligné William Leung.
"Le chemin est long et les défis humain et technologique élevés, mais il faut s’y mettre et commencer à raconter le récit de nos nouvelles manières de vie résilientes, a conclu la présidente régionale du Giec. Pour cela, la formation des élus est l’étape-clé; il faut aussi regarder ce qui marche autour de nous, en Europe. Nous remercions le président Jean-Marc Verchère et sa vice-présidente Corinne Bouchoux pour leur engagement, leur souhait de vouloir tous vous embarquer, y compris les citoyens au travers des Assises de la transition écologique, qui restent un modèle en France."
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