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, Ouvre une nouvelle fenêtrePour amorcer la résorption des six camps illégaux occupés par près de 400 Roms à Angers, Trélazé, Saint-Barthélemy-d’Anjou et Verrières-en-Anjou, Angers Loire Métropole décide d’expérimenter un premier site d’accueil temporaire, dès cette année, à Angers.
Les élus d’Angers Loire Métropole, associés aux communes et aux services de l’Etat, vont-ils parvenir à résorber les six camps qu’occupent actuellement près de 400 Roms d’origine roumaine et bulgare, à Angers, Saint-Barthélemy-d’Anjou, Trélazé et Verrières-en-Anjou ? Le sujet n’est pas neuf, mais se complexifie. En jeu, des conditions de vie indignes, proches des bidonvilles, pour leurs occupants dont près de 120 enfants, et de nombreuses nuisances subies par leurs riverains. S’ajoute l’atteinte environnementale portée aux sites occupés dont certains classés sensibles dans les ardoisières notamment.
"Depuis plus d’un an, nous ne sommes pas restés inactifs, explique le vice-président en charge des Solidarités, Jean-Charles Prono. Les services de notre collectivité interviennent régulièrement, aux côtés des communes concernées pour résoudre les problématiques urgentes: gestion des déchets, risques incendie résultant de branchements électriques sauvages, accès à l’eau, sécurisation des accès, nettoyage des déjections, etc. La préfecture y déploie un accompagnement social et une médiation scolaire, mais cela n’y suffit pas."
Trois camps de Roms regroupés à Trélazé
Le 10 avril, des négociations menées par la collectivité, la préfecture et la commune de Trélazé ont notamment permis le regroupement de trois de ces camps – sur un total de quatre - pour n’en former plus qu’un à proximité du site de transformation de l’ardoise, à Trélazé. "Ces transferts étaient très urgents, car l’un des camps transférés occupait une zone interdite au public dangereuse", explique-t-on à Angers Loire Métropole.
Conscients que les expulsions ne débouchent sur aucun effet satisfaisant, les élus d’Angers Loire Métropole ont donné leur feu vert à l’expérimentation, dès cette année, d’un premier site d’accueil temporaire, à Angers. Situé à l’angle des rues de Nozay et du boulevard du Doyenné, celui-ci accueillera moins d’une dizaine de familles dans des mobile-homes et un accès sanitaire. "En retour, ces familles devront respecter un certain nombre d’objectifs comme la scolarisation des enfants, le respect du cadre de vie, l’apprentissage du français… La situation ne sera pas idyllique, mais il faut bien avancer, et on fait le pari qu’en accueillant les gens plus dignement, on aura de meilleurs résultats", poursuit l’élu.
Deux à trois autres centres d’accueil temporaires l’an prochain
Cette première étape n’y suffisant pas, l’objectif sera de créer deux à trois accueils du même type, inspirés de ce qui se fait déjà dans d’autres villes, avec l’appui financier de l’Etat. "Le chemin sera long, car les Roms ne viennent pas s’installer ici par hasard, poursuit Jean-Charles Prono. La plupart est employé dans le maraîchage ou la viticulture, de manière saisonnière, souvent hors du territoire angevin." Pour cette raison, Angers Loire Métropole en appelle à l’Etat pour trouver d’autres solutions d’accueil hors de son territoire, en vue de reloger au moins un quart de la population rom. Mi-avril, une réunion à la préfecture invitait les employeurs concernés à cette réflexion. A suivre.