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, Ouvre une nouvelle fenêtrePrévu sur neuf ans, le plan Vélo, amorcé en 2019, a permis de développer infrastructures et équipements cyclables dans toute la communauté urbaine. Et de grands projets restent à venir.
Le cap est franchi avec trois ans d’avance. La part du vélo dans les déplacements des habitants d’Angers Loire Métropole a doublé en dix ans, de 3 à 6 % entre 2012 et 2022*. En 2019, lors de son lancement, le plan Vélo visait l’horizon 2027 pour atteindre l’objectif des 6 %. Ces cinq dernières années n’ont pas été sans effort pour inciter le plus grand nombre à se mettre en selle. Depuis 2019, grâce à un budget de 18 millions d'euros sur neuf ans, la collectivité offre une aide à l’achat d’une bicyclette neuve. Elle subventionne aussi les écoles publiques à hauteur de 1 000 euros pour financer un stationnement sécurisé dédié aux cycles. Les établissements de Bouchemaine, Montreuil-Juigné, Cantenay-Épinard, Loire-Authion, entre autres, en ont déjà bénéficié.
En matière d’équipement, la Ville d’Angers a installé 4 400 arceaux et 140 boxs où garer sereinement son deux-roues. Les infrastructures routières se sont largement étoffées depuis cinq ans. Environ 100 km d’itinéraires cyclables supplémentaires se sont matérialisés entre 2019 et 2023, pour culminer à 624 km dans toute l’agglomération. Ce maillage est amené à s’étendre. “À l’échelle d’Angers Loire Métropole, nous travaillons au développement de voies cyclables sécurisées pour une circulation fluide, confortable et rapide”, explique Jacques-Olivier Martin, vice-président en charge de la Voirie.
Les années 2024 et 2025 comptent six grands projets de véloroutes. La piste cyclable surplombant l’A87, pour relier l’avenue Gallieni à la zone du Moulin-Marcille, aux Ponts-de-Cé, est en cours d’exécution. Sa mise en service est prévue en septembre. Une voie verte – tronçon sans voiture, que les vélos partagent avec les piétons – rattachera Écouflant au Pont-aux-Filles, à l’entrée de Verrières-en-Anjou. Fin de chantier programmée en septembre. Un tronçon de 2 km permettra aux Bartholoméens de rallier Angers en toute sécurité, par une voie verte et une piste cyclable – voie exclusivement vélo, séparée des voitures – le long de la route d’Angers et de Beaufort, depuis le parc de Pignerolle (démarrage en octobre 2024). Un mélange de voie verte et de piste reliera Saint-Jean-de-Linières et Beaucouzé à Angers (via la rue de la Liberté à Saint-Jean-de-Linières, la RD 723, l’avenue de la Fontaine à Beaucouzé et l’avenue Patton à Angers). Travaux prévus fin 2024. Une voie verte émergera sur la route de Laval pour rejoindre Montreuil-Juigné et Longuenée-en-Anjou depuis la cité du roi René (chantier étalé sur 2024-2025). Enfin, une combinaison de piste et de voie verte desservira Sainte-Gemmes-sur-Loire, de la route du Hutreau jusqu’au boulevard d’Arbrissel (travaux début 2025). Pour que les habitants puissent s’y retrouver, Angers Loire Métropole, via Irigo, réfléchit à une cartographie des itinéraires cyclables de la communauté urbaine. L’ambition : que le vélo bénéficie d’un plan aussi clair que celui des lignes de bus et de tramway.
* Selon une enquête de l’Agence d’urbanisme de la région angevine (Aura) réalisée en décembre 2023 auprès de 3 170 ménages du territoire.
“Les cyclistes sont fragiles. Restez vigilants !” Square Jeanne-d’Arc, au départ de la sortie vélo, Yannick Thibaudeau, gérant du club Angers Métropole Cyclisme, rappelle cette évidence aux 42 élèves de CM1-CM2 de l’école Larévellière, à Angers. Les enfants, en groupes de six, démarrent en file indienne, encadrés par un adulte devant et un derrière. Les éducateurs du club, les maîtresses et parents d’élèves rappellent tout au long du chemin à bien s’arrêter au stop, à ne pas couper la route aux voitures aux carrefours et à garder les pieds sur les pédales dans les descentes. À l’arrivée, les élèves sont fiers d’avoir parcouru la ville sans flancher, d’avoir traversé la Maine, remonté le pont du tram et d’être venus à bout d’une belle montée. Cette balade urbaine de 8 km est la dernière étape de “Savoir rouler à vélo”, programme national pour apprendre aux écoliers à circuler à bicyclette en autonomie. Plus tôt dans l’année, les scolaires ont en effet reçu un enseignement théorique centré sur le code de la route et le bon comportement à observer. “On leur rappelle le b.a.-ba : toujours regarder devant soi, rouler avec de bonnes chaussures. C’est arrivé qu’un enfant se présente en tongs pour la sortie vélo”, souligne Yannick Thibaudeau. Ensuite, place à la pratique sur plusieurs sessions. Le club crée des circuits dans la cour de récréation jalonnée de panneaux signalétiques. Pour les enfants, c'est toute une aventure. Pour Angers Métropole Cyclisme, c’est la routine. Le club enseigne à 60 classes d’Angers et dans l’ensemble du territoire, de Trélazé à Villevêque.
Depuis 2020, Irigo Pro guide les sociétés décidées à se doter d’un plan de déplacement. Ce document formalise des actions pour inciter le personnel à délaisser sa voiture au profit d’une mobilité active telle que le vélo. “Après un questionnaire aux salariés, nous établissons une cartographie des pratiques de déplacement. Ensuite, nous offrons des alternatives possibles à la voiture, en fonction du domicile des collaborateurs et selon les contraintes du trajet. C’est un service gratuit dispensé, pour l’instant, à une vingtaine d'entreprises”, détaille Félix Legendre, directeur marketing d’Irigo Pro. Grâce à cet accompagnement, le CHU a lancé une série de mesures dont le réaménagement des parkings à vélos et une prime attractive pour ses salariés cyclistes. L’École supérieure des agricultures (ESA), membre du club Irigo Pro, dispose d’un plan de déplacement très favorable au vélo. “L’établissement offre une indemnité de 150 euros en fonction des kilomètres parcourus à l’année”, explique Solange Renaud, référente RSE Plan de Mobilité. Une flotte de 14 bicyclettes reste à disposition des employés. Six ateliers de réparation sont organisés dans l’année avec Angers Mob Services. Le comité d’entreprise alloue une subvention pour l’achat d’un vélo. L’école d’ingénieurs a aussi contracté un accord avec un magasin de cycles pour que ses collaborateurs bénéficient d’une remise supplémentaire à l’achat.
Depuis 2019, près de 12 000 aides à l’achat d’un vélo neuf ont été distribuées aux particuliers par Angers Loire Métropole. Cela représente plus de 2,2 millions d’euros. Parmi les bénéficiaires, 46 % n’auraient pas acheté leur vélo sans cette prime, indique une enquête réalisée par la collectivité fin 2023, auprès de 2 769 attributaires. Ces derniers étaient 71 % à utiliser principalement leur voiture ; ils ne sont plus que 48 % après leur achat. La communauté urbaine verse une subvention pour l’acquisition d’un vélo neuf uniquement, cumulable avec l’aide de l’État. Elle est fixée à 25 % du prix TTC de l’équipement, dans la limite de 200 euros pour un cycle à assistance électrique et 400 euros pour un cargo à assistance électrique. La subvention est plafonnée à 50 euros pour une bicyclette classique et à 100 euros pour un deux-roues pliant ou cargo sans assistance.
La part des déplacements effectués à vélo dans la communauté urbaine. Un chiffre qui a doublé en dix ans, de 2012 à 2022, progressant de 3 à 6 %.
La longueur cumulée des voies cyclables qui sillonnent Angers Loire Métropole. C'est 100 km de plus qu'en 2019.
Le total des voies cyclables qui seront créées d’ici à 2030.
Le nombre d'aides à l'achat de vélo allouées par Angers Loire Métropole depuis 2019.
Corinne Bouchoux, vice-président en charge de la Transition écologique et des Mobilités
Cinq ans après le lancement du plan Vélo, quels objectifs restent à atteindre ?
Nous devons, bien sûr, continuer à créer les bonnes conditions pour que nos concitoyens se mettent au vélo. Plus il y aura de cyclistes, plus ils seront pris en compte dans le partage apaisé de la circulation. Mais le grand enjeu, c’est de convaincre ! Selon une enquête menée par Angers Loire Métropole fin 2023, auprès de 2 769 bénéficiaires de l’aide à l’achat d’un cycle, 61 % des interrogés se sont mis au vélo parce que c’est bon pour la santé, 56 % pour des raisons écologiques, 34 % parce que c’est plus pratique et 22 % parce que la bicyclette reste moins chère que la voiture. Pour toutes ces bonnes raisons, il faut oser le vélo !
Quelles actions la communauté urbaine met-elle en œuvre pour sensibiliser les usagers ?
Les programmes comme “savoir rouler à vélo” dans les écoles (lire en page précédente) ou l’apprentissage du vélo pour les adultes sont essentiels, tout comme la mise à disposition gratuite des VéloCité (environ 2 700 cycles). Le rôle des associations qui font la promotion de la bicyclette dans les maisons de quartier est extrêmement important. Ainsi que l’aide financière distribuée pour tout le monde et pour tout type de cycle, même pour l’acquisition d’un vélo musculaire. C’est un coup de pouce financier non négligeable car, selon l’enquête de la communauté urbaine, sur les 2 769 interrogés, bénéficiaires de l’aide à l’achat, 33 % se déclarent ouvrier ou employé.
Le défi “Cap ou pas cap” s’ancre aussi dans cette volonté de promouvoir le vélo ?
Tout à fait ! Angers Loire Métropole et Irigo lancent un défi : êtes-vous cap ou pas cap de troquer votre auto pendant 15 jours ? Irigo a sélectionné 15 foyers de profils différents qui devront se passer de leur voiture du 1er au 14 juin. La mission est de les accompagner et de leur proposer la meilleure alternative à la voiture sur leur trajet, que ce soit le vélo ou les transports en commun.