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Publié le 26 septembre 2024

En dépit d’une conjoncture immobilière défavorable qui rend difficile l’accession au logement, la communauté urbaine, avec l’aide des bailleurs sociaux, maintient une production stable de constructions durables et à portée du plus grand nombre.

La crise immobilière touche le pays entier, nul n'est épargné. Les besoins en logement restent constants au sein de l’agglomération angevine. Mais l’augmentation des taux d’intérêt, le durcissement des conditions d’accès aux prêts et l’inflation, dont celle des matériaux, ralentissent la commercialisation des biens et menacent les constructions en cours ou en projet. Face à cette situation, Angers Loire Métropole a pris la décision, en février 2024, de conférer aux bailleurs sociaux la possibilité de racheter partiellement des programmes immobiliers de promoteurs privés en difficulté financière. Cela permettra de ne pas freiner la mise en chantier de logements sociaux ou en accession sociale et de logements locatifs intermédiaires à destination des classes moyennes. "On voulait s'assurer que ces logements sortent de terre car la demande est forte dans le territoire", souligne Roch Brancour, vice-président en charge de l'Urbanisme et du Logement.

Construire avec cohérence et harmonie

Ce soutien porte ses fruits. À la fin du mois d’août, 860 habitations ont fait l’objet d’un accord pour un rachat. Sur les 3 180 logements en négociation avec les promoteurs, environ 1 860 seront acquis par les bailleurs. Ces derniers, en parallèle, maintiennent un rythme constant de constructions. Plus de 4 000 habitations neuves seront livrées sur la période 2024-2027 et plus de 3 000 locatifs sociaux : environ 1 830 à Angers et dans 20 communes de l’agglomération. Soit un total de plus de 7 000 logements supplémentaires. 

Continuer à construire en temps de crise est essentiel, d’autant plus que la croissance démographique du territoire ne faiblit pas*. Mais il est tout aussi primordial de bâtir de manière cohérente, selon les règles du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), accompagné de la charte d’engagements signée entre la Ville d'Angers et 70 promoteurs immobiliers en 2021. Ces documents gravent dans le marbre certains principes : proposer des maisons et des appartements de qualité qui répondent aux besoins des habitants et accessibles à toutes les bourses, opter pour des modes de construction respectueux des enjeux de transition écologique, favoriser une intégration architecturale, urbaine et paysagère harmonieuse. Dans cette optique, les travaux du futur “quartier mixte et durable” des Hauts-de-Loire, aux Ponts-de-Cé, ont démarré cet été avec une première phase qui fera émerger 700 habitations de tous types, au sein d’un parc riche de quelque 600 arbres. Les éco-quartiers du Chêne-Vert, à Verrières-en-Anjou, et des Échats, à Beaucouzé, s’agrandissent tout en préservant une biodiversité dense. Les deux ensembles livrent leur troisième tranche de logements : 250 supplémentaires pour le Chêne-Vert d’ici à la fin de l’année et 380 additionnels pour les Échats III. À Angers, la rénovation urbaine, en cours à Belle-Beille et à Monplaisir, prévoit la réhabilitation de près de 3 000 biens énergivores, auxquels s’ajoutent environ 1 000 habitations neuves respectant des critères de mixité sociale. 

* La population d’Angers Loire Métropole s’accroît de 2 320 habitants chaque année, soit +0,8 % par an entre 2015 et 2021 (source Insee).

620 chambres de plus pour les étudiants à la rentrée 2025

Le chantier a démarré en mai dernier, rue Lamarck, à Angers, lieu d’une future résidence universitaire gérée par le Crous-Pays de la Loire, d’une capacité de 256 logements. C’est la première pierre d’une série de trois bâtiments dont l’inauguration est prévue à la rentrée 2025. Le deuxième occupera une partie du parking de la faculté de lettres, langues et sciences humaines (210 hébergements) et le dernier prendra forme le long du boulevard Lavoisier, proche de la faculté des sciences (154 places).

Ces nouvelles résidences, aux loyers inférieurs à 400 €, représentent 620 chambres supplémentaires. Les bâtiments abriteront également des salles associatives pour les étudiants. Coût total de la construction : 47 millions d’euros à la charge du bailleur social Angers Loire Habitat. Entre 2019 et 2027, 3 500 logements étudiants en résidences publiques et privées sont prévus à Angers et dans quelques communes de première couronne, à Saint-Barthélemy-d’Anjou et Trélazé. 

Rénover pour économiser

En 2020, la copropriété "Le Brissac" se lance dans un programme de rénovation énergétique : isolation des combles, modernisation du système de ventilation et remplacement de la chaufferie. Coût des travaux : 124 319 € à répartir entre les douze appartements. Reste à charge pour les propriétaires après déduction des aides de l'État et de la communauté urbaine : 59 783 €, soit 64 536 € de subventions allouées. "Le Brissac réunissait des critères optimaux à une époque sans inflation. En 2024, avec l’augmentation des prix, les aides financent sensiblement un tiers du prix des travaux", nuance Alexandre Sitz, chargé, pour le compte d’Angers Loire Métropole, d’accompagner les copropriétaires dans leur projet de rénovation. Après examen des factures de gaz du Brissac, les travaux permettent une économie d’énergie de 35 % et un gain financier de 9 000 € environ. Autre avantage, la résidence voit son diagnostic de performance énergétique s'améliorer (de C à B). Une évolution désormais essentielle : dès 2025, la loi climat interdit la location des biens classés G, en 2028 pour les F et en 2034 pour les E. Des travaux seront donc indispensables pour rester sur le marché locatif. "On estime qu’une rénovation revient en moyenne à 25 000 € par copropriétaire pour une économie d’énergie de 35 % minimum et une baisse des charges indéniables", conclut Alexandre Sitz. À titre d'exemple, à Angers, rue du Nid-de-Pie, le montant des travaux se situe autour de 25 000 € par logement avec un reste à charge de 16 000 € après subventions. Pour une résidence boulevard Henri-Dunant, le chantier représente environ 55 500 € par appartement, 35 500 € après les primes de l'Agence nationale de l'habitat et d'Angers Loire Métropole.

Bien rénover grâce à "Mieux chez moi"

La 3e édition du forum copropriétés du service Habitat-Logement aura lieu le 12 octobre, à l’espace Jean-Guichard d’Avrillé. Un passage incontournable pour les copropriétaires qui souhaitent se lancer dans la rénovation énergétique de leur immeuble. Sur place, possibilité d’assister à des conférences pour obtenir des informations complètes sur les travaux à entreprendre, les aides de l’État ou de l’Agglomération auxquelles prétendre ou comment minimiser certains problèmes comme l’impact d'un chantier sur son logement. À disposition également, des conseillers à même de renseigner sur les études à mener, les démarches pour solliciter des subventions ou les maîtres d’œuvre à contacter quand on est prêt à se lancer. Seront également présents : bureaux d’études, architectes, contrôleurs techniques et entreprises du bâtiment. Cette année, le forum comprend aussi un espace "Ambition" où l’on explique l’impact écologique d’un immeuble et pourquoi la rénovation énergétique est un geste fort en faveur de l’environnement.

Toute l'info sur Mieux chez moi

En chiffres

7 000

Le nombre de logements neufs (social, locatif, libre en accession et étudiant) qui seront construits sur la période 2024-2027 dans toute la communauté urbaine.

20

Les communes concernées par ces prévisions de construction, sur les 29 que compte la communauté urbaine.

3 500

Le nombre de logements étudiants en résidences privées et publiques prévus à Angers et sur quelques communes de première couronne entre 2019 et 2027.

"Continuer à produire suffisamment de logements malgré la crise"

Roch Brancour, vice-président en charge de l'Urbanisme et du Logement

Quelle est la priorité d’Angers Loire Métropole en matière de logement ?
Notre priorité est de continuer à produire suffisamment de logements, malgré la crise, pour répondre à la demande de la population. Si on arrête de produire, se loger deviendra plus difficile et les prix augmenteront. Quand on se compare aux villes autour de nous, à Nantes, Tours ou Rennes, Angers est la ville dotée du meilleur taux de construction de logements proportionnellement à la taille de sa population. L’autre objectif est de construire dans le respect de l’identité et de la qualité de vie à l’angevine. Construire, oui, mais pas n’importe comment, en respectant les riverains, en protégeant notre ADN de territoire agréable à vivre où la densité est bien acceptée. Cela implique d’être exigeant avec les promoteurs, les bailleurs et de rester à l’écoute des habitants.

Plus de logements sociaux est-il une réponse à la crise ?
La crise immobilière et l’augmentation des prix sur le marché font qu’il y a toujours une demande forte de logements sociaux. Rappelons que toute une part de ce parc est destinée aux classes moyennes. Les élus et les bailleurs du territoire veillent à ce que les logements sociaux puissent être attribués aux familles modestes qui travaillent et pas seulement aux plus fragiles qui dépendent des minima sociaux. Tous les maires de l’agglomération sont mobilisés pour continuer à construire des logements sociaux sur leur commune.

Les étudiants restent aussi une priorité ?
Nous sommes très attentifs à la question car Angers est une ville avec beaucoup d’étudiants et de nombreuses demandes de leur part. Pendant plusieurs années, nous avons été en retard. Angers a été, pour ainsi dire, victime de son succès. Nous rattrapons progressivement ce retard avec la livraison en 2025 de plus de 600 logements Crous à des loyers raisonnables.